On aura beau
dire ce qu'on voudra, les italiennes et les italiens savent vivre. La
Dolce Vita c'est l'art de vivre à son summum du raffinement. Ça
commence bien sûr par la bouffe. La gastronomie italienne est sans
aucun doute l'une des plus divines. Des ingrédients simples, frais
et bien dosés s'agencent agréablement pour le plus grand plaisir du
palais. Bien que leurs pains ne soient pas très « santés »,
ont leur pardonnent aisément cet écart tellement le reste est
délectable. Alors autant vous dire que notre séjour en Italie a été
gargantuesque.
Pendant toute la durée de notre séjour en Italie Deniz et moi n'avons cessé de faire des liens, de voir des analogies entre l'Italie et la Turquie. Même leurs crèmes glacées se ressemblent beaucoup! C'est vous dire combien on a aimé!
Pendant toute la durée de notre séjour en Italie Deniz et moi n'avons cessé de faire des liens, de voir des analogies entre l'Italie et la Turquie. Même leurs crèmes glacées se ressemblent beaucoup! C'est vous dire combien on a aimé!
Après
notre séjour chez Riccardo à Trieste, nous nous sommes rendus
jusqu'à Venise. Le jour même que nous avons choisi pour visiter
Venise s'adonne à être la fête du « Redentore » :La
Festa del Redentore c'est la fête de la vie, la fête de Venise qui
a survécu à l'épidémie de peste
de 1575-1576,
qui tua près de 60.000 vénitiens
malgré les mesures de précaution prises pour l'endiguer. La
date de la fête a été fixée depuis son origine, au troisième
dimanche de juillet, en souvenir de la promesse faite à Dieu par le
doge Alvise Mocenigo.
En
effet, le 4
septembre 1576,
en guise d'ultime remède à la virulence de la peste et conformément
au vœu du Doge, le Sénat décida la construction d'une église
dédiée au Christ Rédempteur sur l'île de la Giudecca où, chaque
année, le Doge accompagné de tous les dignitaires et de tout le
peuple de Venise, assisteront à une messe solennelle après avoir
traversé le canal de la Giudecca sur un pont de barques.
La
Fête du Redentore, “la Festa del Redentore”, la Sagra del
Redentore, est l'une des plus grandes fêtes populaires de Venise,
qui a toujours vécu en symbiose avec l'eau de la lagune et de la mer
qui l'entourent.
Les traditionnelles “feste sull'acqua”, les fêtes sur l'eau, sont les plus belles fêtes vénitiennes, liées à des évènements marquants de l'histoire des vénitiens, qui y participent toujours avec la même joie et la même ferveur qu'autrefois. Et parmi elle, la Festa del Redentore (la fête du Rédempteur) ou “Sagra”, la fête sacrée, est la fête sur l'eau par excellence.
La veille du troisième dimanche du mois de juillet, le samedi soir, tous les Vénitiens partent en famille sur leurs bateaux à rames ou à moteur, décorés de ballons multicolores, de feuilles, de fleurs, de guirlandes et de lampions. On ancre ensuite les bateaux dans le bassin de Saint Marc pour… pique-niquer et s'amuser à bord, en attendant la tombée de la nuit et le spectacle du feu d'artifice qui sera tiré depuis la rive de l'île la Giudecca.
Venise se prépare |
Les traditionnelles “feste sull'acqua”, les fêtes sur l'eau, sont les plus belles fêtes vénitiennes, liées à des évènements marquants de l'histoire des vénitiens, qui y participent toujours avec la même joie et la même ferveur qu'autrefois. Et parmi elle, la Festa del Redentore (la fête du Rédempteur) ou “Sagra”, la fête sacrée, est la fête sur l'eau par excellence.
La veille du troisième dimanche du mois de juillet, le samedi soir, tous les Vénitiens partent en famille sur leurs bateaux à rames ou à moteur, décorés de ballons multicolores, de feuilles, de fleurs, de guirlandes et de lampions. On ancre ensuite les bateaux dans le bassin de Saint Marc pour… pique-niquer et s'amuser à bord, en attendant la tombée de la nuit et le spectacle du feu d'artifice qui sera tiré depuis la rive de l'île la Giudecca.
C'est
ainsi que nous avons passé notre unique soirée à Venise, après
avoir traversé à moto le delta du Pô, le plus important fleuve
italien.
Un pont de péage sur le Pô |
En
direction de Sienne, où nous étions attendus par Dario
y Rebbeca,
des amis de Riccardo, on voulait faire une courte escale à Ravenna
qui s'est avérée être déserte (ou presque...), toutes ses âmes
ayant quitté la ville pour aller se tremper les fesses dans les eaux
de la mer toute proche. Nous avons donc passé la nuit dans un petit
village à quelques kilomètres à peine, bondé d'italiennes et
d'italiens en bikini/speedo et gougounnes d'usages, tirant leur
marmaille sur le sable de la plage municipale. Une soirée mémorable!
"Petite" église de Sienne |
Disons
que le petit-déjeuner est le seul repas que les italiens négligent,
se limitant souvent à des pâtisseries sucrées, pas très
nourrissant pour les motards au long cour que nous sommes. En
quittant Punta Marina la route choisie nous menait au travers des
« Alpini », les petites Alpes, pour déboucher sur la
vallée du Chianti. Une route très fréquentée par les motards
italiens, fervents des lacets montagnards. À la pause casse-croûte
au sommet du col, on a compté plus de motos que tout autres
véhicules confondus.
Au sommet du col les motos discutent entre elles |
En
redescendant dans le Chianti on comprend vite pourquoi les italiens
ont choisi cette région pour y cultiver leur précieux raisins
depuis des milliers d'années. Les petites routes sinueuses qui
sillonnent les vallons sont absolument fantastiques à parcourir en
moto. Le paysage est un véritable jardin d’Éden d'où jaillit un
nectar aujourd'hui mortel pour moi. Ça ne m'en émeut pas moins.
Montechiaro |
Dans
le Chianti les propriétés immenses et ancestrales valent des
fortunes. Elles sont constituées de plusieurs bâtiments, maisons de
servitudes et autres dépendances. Dario et Rebbeca ont choisi de
vivre, avec quelques co-locs, dans une de ses « maisons ».
Ce n'est pas le grand luxe (celles-là sont réservées aux riches
touristes) mais pour une somme très raisonnable ils y ont une vie
très très agréable. Ils habitent à Montechiaro qui n'est pas même
un village, mais situé à moins de 10 km de Sienne, une des plus
belles villes d'Italie, où ils ont fait leurs études en
anthropologie.
Ils
nous ont reçu pendant trois jours comme seuls les italiens savent le
faire, avec chaleur et générosité. Chaque repas partagé avec eux
et leurs amis(es) fut un joyeux festin. Nos nombreuses conversations
portant sur l'état du monde finissaient toujours par se rejoindre
quant aux symptômes et aux remèdes à y apporter, nos
préoccupations sont les mêmes pour le présent, nos angoisses et
nos espoirs pour l'avenir aussi. Quand est venu le moment de les
quitter Dario nous a envoyé chez sa sœur qui habite à Pulfero, un
minuscule village situé à la frontière de la Slovénie, très
facile à intégrer dans notre itinéraire de retour à Graz. Le cœur
plein de gratitude nous sommes partis vers Florence où on a fait une
trop courte pause, pour s'arrêter à Schio, au pied des Alpes
italiennes, les vraies.
Pause au creux des Alpes |
On
prévoyait n'y passer qu'une nuit, mais en quittant cette jolie
petite ville, la grosse pluie battante et l'orage qui s'abattait nous
ont découragé de s'aventurer dans les montagnes. Le lendemain
ferait très bien l'affaire. On a rebroussé les 10 km déjà
parcouru et on s'est ré-installé au même endroit. Un dimanche
après-midi, dans une « petite » ville italienne au pied
des Alpes, c'est extrêmement tranquille! Le seul endroit ouvert pour
se restaurer s'avère être un boui-boui Turc. Deniz se met à parler
avec le jeune proprio qui s'enthousiasme et décide de fermer sa
boutique illico pour nous inviter chez lui pour y prendre le thé,
rencontrer sa copine Serbe et leur animalerie qui consiste en deux
chiens, une perruche, un serpent, une tortue et deux aquariums
remplis de poissons exotiques. Il était tellement heureux de parler
Turc que Deniz et lui se sont fait la conversation pendant près de
deux heures, me mettant au fait de la teneur de leur propos de temps
en temps. Il exprimait surtout sa difficulté à co-habiter avec le
reste de la communauté musulman, assez nombreuse dans cette petite
municipalité, pour lui qui ne « pratique » pas.
Au
matin suivant, nous nous sommes élancés au cœur des Alpes. Les
Alpes, quelles soient Italiennes, Autrichiennes ou Slovènes, c'est
un spectacle grandiose, une apothéose de la nature. Rouler à moto
dans leurs creux, grimper leurs sommets dans des lacets
interminables, longer leurs cours d'eaux qui jaillissent de leurs
flancs comme par magie, c'est une expérience inégalable. Deniz
s'est montrée d'une extraordinaire endurance et d'une grande
habileté pour une motocycliste débutante à parcourir ces paysages
majestueux, qui inspirent l'humilité de façon indiscutable.
On
a dû prendre une pause un peu plus longue que prévue à Belluno,
quand la pluie s'est mise à tomber un peu fort. Heureusement nous
étions attablé dans un endroit qui s'occupait merveilleusement bien
de nos papilles gustatives et la pause en fut d'autant plus agréable.
Notre palace chez Stefania et Alberto |
Stefania,
la sœur de Dario, et Alberto nous attendaient patiemment. Ils sont
tous deux motards et rêvent de partir, comme nous, pour une grande
aventure. Ils nous avaient préparé un palace pour dormir et un
banquet somptueux en compagnie de leurs meilleurs amis(es). La soirée
sous une voûte étoilée magnifique fut délectable et fort animée.
Ils furent si sympathique et enthousiaste! Dommage de ne pas avoir un
peu plus de temps à passer en leur compagnie.
En
partant de Pulfero, on traverse tout de suite en Slovénie, à peine
quelques kilomètres plus loin. Nous avions opté cette-fois pour
traverser le parc National de Triglav, en Slovénie. Une fois encore,
la grandiloquence des Alpes nous a laissée sans voix.
Avouez que y a pas grand chose à dire d'autre! |
Les dessins
s'affichant sur l'écran du GPS en disent long sur le tracé à
parcourir. Une fois entrée en Autriche la route longeait les
montagnes qui ont de tout temps constitué les limites naturelles
séparant les deux pays.
Notre
retour à Graz s'annonçait bien occupé. Qu'on le veuille ou non,
après 9 mois de vie dans un même endroit, on recommence à
accumuler. Des objets, des obligations, des relations. Il fallait
aussi faire certains préparatifs en vue de partir à moto, de
quitter « définitivement » l'Autriche afin de se rendre
jusqu'en Turquie pour commencer.
Deux
jours avant le départ, j'avais encore un étal au marché aux puces
hebdomadaire de Graz pour y vendre à des prix dérisoires les divers
objets acquis au fil du temps. Heureusement que les amis(es) ont
participé et profité.
Lucas, un sympathique aurtrichien, au marché-aux-puces |
Mis-à-part
ma relation avec quelques rares individus(es) (qui viennent
d'ailleurs, à bien y penser) je ne garde pas de grandes amitiés
avec les autrichiennes et les autrichiens. Ils sont chaleureux comme
un « plywood », aussi liants et affables qu'une feuille
de gypse. Tout y semble parfait et c'est l'apparence qui tient le
haut du pavé.
En
quittant l'Autriche on a pris la direction des Balkans et je peux
d'ores et déjà vous confirmer que les hongrois, les serbes et les
bosniens sont en feu, hyper accueillants, comparés aux autrichiens.
Il règne ici un espèce de chaos anarchique empreint d'une humanité
compatissante et réconfortante plus proche de ce qui réunit les
êtres humains, plutôt que ce qui crée leurs différences. Je vous
en reparle après le thé, la musique, les rires et les larmes...