L'Égypte fascine pour bon nombre de raisons. Les restes mythiques des plus anciennes civilisations y sont encore très présents et habituellement sur-consommés par une faune touristique avide de légendes et d'histoires pharaoniennes. Toutes ces merveilles, misent au jour il y a une cinquantaine d'année par d'aventureux archéologues auxquels on attribut facilement le profil d'Indiana Jones, sont aujourd'hui peuplées par une communauté beaucoup moins hollywoodienne.
Je ne pouvais pas séjourner au Caire sans faire l'inévitable visite des pyramides de Gizeh, symbole de la gloire et de la puissance d'un empire jadis rayonnant de magnificence. L'histoire le démontre immanquablement, tout ce qui monte très haut redescend très bas. Le site des pyramides et du Sphinx est aujourd'hui envahi par une meute de cochers et de chameliers harcelant sans cesse le moindre touriste qui aurait l'apparence de déambuler nonchalamment, afin de lui offrir ses services. J'ai été incapable de demeurer plus de 3m:39s sans avoir à repousser les propositions très insistantes de ces marchands de tout acabit. Sans parler des faux guides qui vous arrachent pratiquement des mains votre ticket chèrement payé pour vous proposer, moyennant un léger supplément, de vous en faire voir beaucoup plus: le royaume de la petite arnaque! C'est d'une tristesse à pleurer de voir ce peuple, autrefois grandiose, aujourd'hui réduit à la mendicité par tout ce que l'humanité à connu d'empires colonialistes et d'une succession de dictateurs toujours plus avides de pouvoir et d'argent.
Le Caire n'est pas du tout une ville agréable à bien des égards. Je n'ai pu trouver, pendant les huit jours où j'y ai séjourné, un espace vert qui s'apparenterait à un parc. La cacophonie incessante produite par le concert nasillard de millier de klaxons se poursuit jour et nuit. Ça devient un peu comme le bruit de fond d'un vieux réfrigérateur fatigué et très fatiguant.
Après huit jours de ce régime urbain exténuant j'ai eu un besoin irrépressible de plonger dans un environnement disons plus rural. Malgré toute la gentillesse de Peter, sympathique sujet britannique de plus de 70 ans et Couchsurfer aguerrit, qui m'a hébergé dans son chic appartement du quartier Maadi, j'ai quitté le Caire avec un soupir de soulagement, mais en prenant bien soin de retenir mon souffle.
Ma consultation des différentes cartes laissait entrevoir une belle ballade à moto en longeant les rives légendaires du plus long fleuve de la planète: Le Nil. Le peuple égyptien ayant commencé à habiter les rives du Nil bien avant l'apparition du char et du bécik à gaz, les routes qui le bordent en sont juste assez éloignées pour rendre le parcours très ordinaire. Après avoir parcouru une centaine de kilomètres au travers villes et villages à des années lumières de l'apothéose de architecturale passée, j'ai opté pour la plus récente route qui traverse le désert, éloignée d'une vingtaine de bornes du rivage. Ce fut un excellent choix. Le paysage était sublime.
Je suis arrivé à Luxor il faisait déjà presque nuit. C'est en demandant de l'aide pour trouver l'auberge où j'envisageais de m'installer que j'ai fait la connaissance d'Ali. Ali est très sympathique et il a une nombreuse famille (comme tout le monde ici...). Il ambitionne de faire de sa maison une guesthouse. Il disposait encore d'une immense chambre, l'autre étant occupé par Armin, un allemand qui souffre d'une maladie étrange qui l'oblige à fumer son pétard de marijuana du matin au soir.
Ali et sa famille ont été d'une générosité et d'une gentillesse touchante pendant les six jours que j'ai passés en leur compagnie. J'ai promis de faire ce que je pouvais pour l'aider dans son entreprise, en commençant par lui obtenir une adresse courriel, mais Ali ne sait pas encore lire et écrire: il m'a promis, de son côté de s'y mettre le plus tôt possible. Malgré le fait qu'une partie de la maison soit en chantier et que le moulin à farine soit directement en face (un peu bruyant), le tout est absolument charmant, au milieu des champs et au pied du désert, parsemé de temples et de sites archéologiques encore en chantier.
Ma quête de tranquillité, suite à mon séjour au Caire, n'ayant pas encore été assouvi, j'ai pris la direction d'Aswan. C'est là que dans les années soixante a débuté la construction d'un barrage hydroélectrique sur le Nil, donnant ainsi naissance au lac Nasser et menaçant de submerger un nombre effarant de temples et de monuments. La construction du barrage a forcé L'UNESCO à intervenir afin de déplacer ces temples et monuments voué à la disparition et ainsi sauvegarder ce patrimoine inestimable qu'on peut encore aujourd'hui contempler. L'histoire de la Nubie est fascinante.
La splendeur de la région, par contre, est encore une fois assombrit par l'inévitable et inlassable harcèlement des visiteurs étrangers par les autochtones, conséquence du tourisme de masse. J'ai, ici aussi, réussi à trouver un petit oasis de paix sur la rive ouest d'Aswan. Abdel et sa femme hollandaise Hellen, tiennent la seule guesthouse de la région, l'endroit le plus paisible et accueillant d'Aswan. Abdel est un authentique Nubien qui porte une attention presque paternel et bienveillante à tous ses clients et clientes. Comme il visite fréquemment l'occident, c'est un soulagement de lui demander de l'information sans avoir à souffrir le harcèlement autrement d'usage.
Au fil de mon séjour en Égypte, j'ai pris connaissance d'un autre genre de phénomène.
On parle souvent du tourisme sexuel (toujours masculin) en Asie, en Amérique centrale et du sud et autres pays sous-développés. La révolution égyptienne ayant eu pour conséquence la désertion massive des touristes, apparaît maintenant de façon nettement plus évidente voir flagrante, un grand nombre de femmes de plus de soixante ans qui s'affichent ouvertement en couple avec des jeunes hommes dans la trentaine dévoués corps et âmes à leurs bienfaitrices.
Bien entendu, il est hors de question ici, en territoire arabo-islamique, de mentionner le mot prostitution, bien que le marché conclu entre les parties s'apparente très exactement à celui qui se conclu dans nombre de pays ou les rôles de pouvoir sont inversés. Est-ce bien ou mal si tout le monde semble y trouver son compte? Je ne réponderai pas à la question...
Je souhaite sincèrement à ce peuple de retrouver un peu du lustre passé, mais surtout de s'offrir les moyens de s'éduquer pour rendre le tourisme un peu plus agréable, prenant ainsi en mains la mise en valeur de tout ces trésors inestimables.
Sur ce constat et sans vouloir entrer dans une polémique quelconque, je quitte Aswan et les rivages du Nil pour rejoindre ceux de la Mer Rouge. La température ici grimpe lentement mais sûrement et je ne peux pas passer à côté d'un des sites de plongée les plus réputés de la planète sans y faire saucette.
Vivement les palmes au pieds
1 commentaire:
Coucou mon cheum, c est comme ca que l on dit dans ton pays !!!!!!!!
T es marié???? ca te rappelle quelque chose!
En tout cas je voumais te remercier de ces 2j partagés ensemble sur le bateau et dans l eau ! j en garde un super souvenir et des superbes defaites au bagamon !!!!! c est pas grave je t attend en turquie pour prendre ma revanche ! en tout cas fais attention a toi et comme l on dit chez moi en bretagne , bon vent et kenavo ! bises babeth
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