Avant de faire mon entrée en Égypte j' me suis dit que je devais vous en faire une p'tite vite puisque j'ai quelques appréhensions quant à mes possibilités de communication une fois dans ce pays qui se met à vouloir une gestion de ses richesses plus équitable et un nouveau répondant que celui qui s'est accroché les pieds dans les fleurs du tapis depuis plus de trente ans. Je ne sais pas combien de temps j'y passerai. Tout dépendra de ce que je peux y faire et éventuellement les moyens pour en partir. Je veux tenter de trouver un bateau qui nous traversera, moi et ma Marseillaise, de Suez ou d'Hurghada en direction d'Aqaba, une petite pointe de littorale qui appartient à la Jordanie dans le golf du même nom: c'est ma seul façon de traverser sans passer par Israël, car si j'y entre avec ma Marseillaise je ne peux plus entrer dans aucun autre pays arabe aux alentours. On verra bien rendu là!
Je n'ai plus que six cent petits kilomètres à faire pour terminer ma traversée libyenne. Après deux jours et près de mille kilomètres désertiques derrière moi, je n'arrive plus à trouver un centimètre de peau de fesse sur lequel me reposer. J'ai dû piloter au travers de quelques tempêtes de sable et pour ceux que ça intriguerait, c'est pratiquement comme conduire dans une tempête de neige: visibilité réduite à environ 50m par la poudrerie, sauf qu'il fait près de 30°C. C'est une poussière de sable tellement fine qui virevolte partout que j'en ai retrouvé dans des endroits inimaginables. Au lieu d'un rideau blanc c'est un rideau brun et ça colle absolument sur tout! Il est tellement long ce désert que même les dromadaires prennent l'autobus.
La route est droite, très très droite ! Ça devient parfois angoissant quand la petite lumière de la réserve d'essence s'allume. J'ai pas du tout envie de tester la capacité de cette réserve sur la route libyenne. Et je puis aussi vous dire que les conducteurs libyens sont les plus dangereux qu'il m'ait été donné de côtoyer sur une route jusqu'à ce jour. Il faut constamment garder l'oeil ouvert et apprendre à reconnaître LE resto du coin puisque le prochain se trouve souvent à une centaine de kilomètres plus loin. Ça laisse BEAUCOUP de temps pour la méditation par contre !
Ceci étant dit n'envoyer pas l'armée canadienne à mes trousses si vous n'avez pas de mes nouvelles pendant quelques semaines: je ferai tout mon possible pour vous tenir au fait de mes pérégrinations aux pays qui m'accueillent, mais pas au péril de ma vie, soyez sans crainte.
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