J'ai enfin épousé ma Marseillaise ! À force de patience et d'imagination, elle a cédé à mes avances...ou serait-ce moi qui ai cédé aux siennes? Pour cela, j'ai pratiquement dû prendre pays. La voici donc.
Mis-à-part quelques accessoires qu'elle a en plus, elle est en tous points identique à sa défunte sœur allemande, Fraülein. Les technicités administratives ont été un peu complexes à résoudre, et j'ai dorénavant une adresse et un compte en banque à Marseille grâce à mon amie Aziyadé. Elle a d'ailleurs dû prévenir son amoureux que mon nom serait sur sa boîte aux lettres pour éviter le quiproquo.
J'ai bien tenté par tous les moyens possibles d'éviter de participer aux avantages sociaux français (TVA), mais ça compliquait beaucoup les choses au niveau de l'immatriculation pour le reste du voyage. À un certain moment j'ai même faillit prendre l'avion pour me rendre en Belgique, qui semblait plus flexible vis-à-vis ma situation. Je n'attend plus que son passeport canadien pour pouvoir poursuivre l'aventure.
Toute sa famille (BMW Marseille) a fait preuve d'une grande sollicitude à mon égard: à commencer par Stephane mon conseiller commerciale (vendeur), Claudine à l'administration et enfin Yannick, le chef d'atelier, que je ne remercierai jamais assez. J'avais demandé à avoir accès à un espace intérieur pour pouvoir procéder à l'installation des accessoires (dispendieux) que j'avais récupéré sur le cadavre de Fraülein. L'atelier étant restreint aux employés uniquement, pour des questions d'assurances, il a fallut improviser. Stephane, s'étant commis à accéder à ma demande, m'a gentiment installer dans la salle de montre, sous le grand escalier, derrière un écran publicitaire. C'est là que je l'ai complètement déshabillé pour la première fois. En m'apercevant à la dérobé, plusieurs personnes m'ont tour à tour proposé un boulot à l'atelier, que j'ai décliné avec mon plus beau sourire, mon seul désir étant de convoler avec elle le plus tôt possible.
J'ai mis un jour et demi à tout fignoler, avec l'aide précieuse de Yannick. C'est au moment d'enfiler mon casque, pour la première fois en trois semaine, que j'ai ressenti une vive émotion: veux/veux pas une petite appréhension s'est emparé de moi en revoyant dans ma tête le choc de l'accident. Après cinq cents mètres c'était disparu et j'évaluais déjà les ajustements à faire. Mon épaule et mon bras gauche m'apparaissent encore fragiles, voir douloureux lors de certaines manœuvres, mais je dispose encore d'une dizaine de jours pour rouler sans tout le bagage et permettre aux muscles de se refaire une santé.
J'ai toujours l'intention de faire un détour par la Corse avant d'aller passer les Fêtes en Tunisie. Ce qui me forcera à faire une petite croisière sur la Méditerrané dans les prochaines semaines; ce sera notre voyage de noce.
Pour l'instant, je cuisine et je fréquente la salle obscure du coin de la rue, assidûment.
Toute cette mésaventure n'arrive certainement pas sans raison. Bien que je n'en ais pas encore saisi toute la portée, elle m'a déjà permis de prendre conscience de différentes choses. Tout d'abord la gentillesse et l'empressement à m'aider de toutes les personnes qui ont croisé ma route. J'ai été surpris, voir parfois embarrassé, par tant de générosité spontanée. Consolez-vous car, contrairement à ce que l'on imagine souvent, il y a beaucoup plus, chez les êtres humains, de bienveillance que de mauvaises intentions.
Ensuite, les quatre mois qui viennent de passer ont été un sérieux entraînement pour la suite de mon périple. Je suis désormais plus nomade que sédentaire, ce qui a entièrement transformé ma façon d'apprécier certains détails de la vie, comme de pouvoir cuisiner, faire la lessive, toutes ces petites choses qu'on finit par faire sans y prêter attention.
Et vous? Quel serait donc le petit aspect du quotidien qui vous manquerait le plus si vous viviez dans une valise, sur une moto?
2 commentaires:
Mon chat, mes souliers (et bottes), ma petite routine (du matin surtout) mais surtout, surtout le sentiment de revenir chez nous...
Salut mon ami,
Ciel que ton rythme s'est accéléré : Pas le temps de répondre à ton blog, qu'en voici un autre puis, avant que je puisse réagir à ce dernier, un courriel auquel je m'apprête à répondre immédiatement, avant que ne sonne le téléphone !
Je crois donc avoir découvert le truc pour te lire plus souvent !
Soignes-toi bien !
Guy
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