Je sais, aujourd'hui que je suis sur la bonne route: il ne peut y avoir aucun doute quand on suit ce plan-là.
En partant de Marseille, je me suis rendu compte que je m'étais beaucoup attaché à cette ville, ces gens, cette petite vie à laquelle j'ai eu vite fait de m'installer. Mon rendez-vous spirituel presque quotidien avec le yoga, mes ballades à moto dans des lieux émouvants de beauté, tout ça m'a permis une agréable pause dans ma routine de voyageur. Le simple fait de ne pas avoir à charger ma mule et d'enfiler mon armure le matin pendant douze jours, c'était un peu comme des vacances.
Le peu de temps passé avec Aziyadé et ses amis(es) fut des plus agréable. On a fait une randonnée magnifique. Je me suis habitué à rouler doucement et j'arrivais difficilement à la suivre dans les petites routes en lacets, à travers les montagnes. Je ne le souhaitais pas non plus; j'ai pris goût à admirer le paysage... J'ai fait la connaissance de Bernard et de son bateau, de Sylvie motard et marseillaise (ou plutôt l'inverse) et de Lorraine.
Heureusement que j'ai pu prolonger un peu mon séjour (2 jours) parce que le jour prévu de mon départ, il a fait une tempête dont plusieurs parlent encore, dans les villages de la côte. Sans parler que Caliméro et moi aurions raté la manif à Marseille; y a pas à dire, les français sont très forts dans le domaine de la mobilisation en tout genre.
Au matin prévu du départ, il pleuvait encore un peu. Par le temps que Fraülein soit bien chargée, la pluie avait cessé, mais le soleil n'était toujours pas au rendez-vous. Il m'a fallu rouler jusqu'à Camargue avant que les premiers rayons ne viennent me réchauffer un tantinet. Camargue c'est un immense parc régional. C'est aussi là qu'on ramasse à la main la fleur de sel et j'ai bien faillit aller dire bonjour à Pierre et Serge qui la ramassent pour nous. Ça faisait changement de rouler sur des routes droites pendant des douzaines et des quinzaines de kilomètres, ça m'a permis de faire ma méditation du jour... Il y avait plein de chevaux dans les champs mais ils étaient absolument tous blancs: comme si on leurs avaient fait un bleach. M'étonnerait pas qu'il pleuve du peroxyde dans cette région là! Il y a des recoins assez industrieux dans les parages... Tiens! Ça expliquerait peut-être pourquoi ils trouvent des fleurs de sel?
Après le parc régional de Camargue, la route de Sainte-Marie-de-la-Mer jusqu'à Le Grau-du-Roi (non je n'invente rien!) traverse un réseau d'étangs et de bassins gigantesques ou j'ai aperçu des troupeaux de flamands roses qui faisaient trempette. J'ai même roulé sur la mer (un peu comme Jésus qui marchait sur l'eau) lorsque la route, qui passe entre la mer et les étangs, était submergé à certains endroits, . J'ai pas pu m'arrêter pour prendre la photo qui prouverait mes dires, alors vous aller devoir avoir de la FOI ! De Sète, en passant par Perpignan et jusqu'à Barcelone, c'est beau comme ça se dit pas! Des flancs de montagnes couverts de vigne en ligne jusqu'à la mer, des villages juchés sur des pics de roc ou nichés au fond des calanques, l'homme et la nature (ou plutôt l'inverse) se sont surpassés!
La majorité des petites villes que je traversais étaient comme assoupies après l'effervescence des vacances. Ne reste plus que les résidents et quelques retraités qui reprennent leur souffle un peu avant l'hiver et la Méditerranée qui n'arrête pas d'être bleu à force de faire des vagues. Les amateurs de kite et de planche à voile s'en donnaient à cœur joie avec ce vent qui, lui, soufflait à plein temps.
J'ai reçu quelques courriels qui me rappelaient le superbe spectacle automnal québécois et ça m'a donné des petits gaz de schiste (lol). Il ne m'en fallait pas plus pour avoir envi de savoir comment ça se passe la rentrée chez vous? J'ai plus de difficulté à sympathiser avec les français qui sont au prise avec Sarkozy que mes pÔÔÔvres compatriotes dans le caca jusqu'aux trous de nez, avec Stephen Conservharperrrrr... j'arrête ça là si je veux pas être sur les listes d'éléments subversifs et pouvoir renouveler mon passeport dans cinq ans! Mais ne vous gênez surtout pas pour me faire part de vos opinions: je le dirai à personne...