Étrange période que celle que je viens de traverser. Commençons par le séjour au royaume de Tintin. Comme c'était la période des vacances, j'avais réservé une chambre dans un petit hôtel, près du quartier européen: c'est comme ça qu'ils appellent le quartier qui regroupe la presque totalité des édifices liés à l'Union européenne. Des grands buildings de verre et d'acier inoxydable au design particulièrement avant-gardiste. Je suis arrivé un samedi et je trouvais l'ambiance plutôt tranquille. En réservant ma chambre par internet, j'ai découvert un procédé que je questionne encore: en gossant sur le site j'ai vite compris que plus j'ajoutais des jours moins ça coûtais cher. J'ai donc commencé par quatre jours à €45/jr en me disant qu'on verrait bien par la suite si j'avais envie d'y rester plus longtemps. Après quatre jours je commence à peine à me familiariser avec la ville, ses quartiers, les endroits que j'aimerais découvrir, etc... Je demande donc au commis de l'hôtel (aucunement sympathique) pour renouveler la chambre et voilà qu'il me dit qu'il ne peut pas me faire ça au même tarif (il voulait €75/jr!!!). Mon sang de bargaineux n'a fait qu'un demi-tour. Je retourne consulter mon petit compagnon SAMSUNG et ne voilà t'il pas que le magnifique hôtel de la porte à côté (vraiment MAGNIFIQUE!)me reviendrait pratiquement au même prix que le très ordinaire hôtel où je suis. Je me suis donc offert la totale pour les quatre jours suivants; Yoga Bikram à presque tous les jours, petite journée de SPA et massage, cinoche la journée moche, bref quatre jours de bonheur. J'ai fini par découvrir le centre de Bruxelles, intensément touristique mais d'une beauté indéniable. Il y même ce petit quartier aux rues très étroites, bordées de restaurateurs qui vous tirent les oreilles (et la pipe) pour vous voir assis à leurs tables.
Me suis baladé dans toute sorte de recoins sans mon ami GPs, démystifié le périphérique, bref amusé follement. J'ai quitté Bruxelles en pleine forme, l'huile de Fraülein fraîchement changée, pour me diriger vers Lille, en France. Il faisait beau en arrivant à Lille et après avoir grignoté un morceau en face de la gare j'ai décidé de poursuivre ma route jusqu'à Calais.
C'est entre Lille et Calais qu'en bifurquant sur une petite route qui m'a semblé être en bitume, j'ai dérapé sur du petit gravier rond comme des billes. Étant EXTRÊMEMENT PRUDENT , je roulais à environ 25 km/h, mais j'ai tout de même été surpris assez pour perdre le contrôle. M'en suis tiré avec une valise un peu tordue et une épaule démise. Un bon samaritain français qui m'a vu partir, s'est arrêté pour m'aider à relever la moto. Il était franchement surpris de voir une moto québécoise en cavale dans la campagne française. J'aurais été incapable de la remettre sur ces roues sans son aide, mais je devais poursuivre ma route jusqu'à Calais; on verrait plus tard pour les dégâts. La pluie s'en est mêlée un peu plus tard et chaque arrêt me faisais prendre conscience des dommages à mon épaule. La douleur était assez intense, en arrivant à Calais, pour que j'aie la sagesse d'aller faire prendre une radiographie. Je suis ressorti de la clinique avec une attelle afin d'immobiliser mon bras, mais la certitude que je n'avais aucune luxure ou fracture. J'ai donc pris la décision de m'arrêter complètement pour une semaine, afin de me donner toutes les chances possibles de bien me rétablir. Ça m'accordait aussi du temps pour faire réparer les petits dommages aux valises et à Fraülein. Ce fût une excellente décision: il a plu trois jours consécutifs et la côte de la Normandie a connu des températures in habituellement froides pour la saison. Les mécanos de BMW à Calais ont été super gentils et ils ont résolu tous mes problèmes techniques en l'espace d'une heure. Après une semaine entière immobilisé à Calais, je suis devenu assez familier avec les tenanciers du petit hôtel où j'ai atterri. Merci Frank pour les soirée passée à philosopher ! Et vive le thé!
Dès vendredi j'entendais mon casque me raconter des histoires de gaulois et Fraülein me faisait des clin d'œil aguichant. Je suis reparti le samedi matin avec Dieppe comme objectif, mais en longeant la côte autant que possible.
La route fut, une fois de plus, d'une beauté époustouflante, malgré les hordes de français armés de campeur, traînant bobonne et les mômes, qui profitaient de leur dernière semaine de vacances. En traversant des villes comme Berk et Brunville , j'ai eu une pensée compatissante pour nos cousins, mais je riais franchement dans mon casque.
J'ai fini par aboutir à Dieppe au coucher du soleil. Il ne restait plus même un petit cagibis de disponible pour y dormir. J'ai dû rebrousser chemin jusqu'à Bracquemont avant trouver la chic auberge Georges Sander. J'ai eu l'impression d'être dans un film minable jusqu'au lendemain matin: après m'être fait attribuer une chambre aux murs de tapis mal collé, j'ai été pris à partie par un monsieur passablement éméché qui s'est finalement fait domper sur le champ par sa femme, partie avec la voiture et les enfants.
Un cas de divorce, selon notre homme, qui s'est rabattu sur le tenancier vu mon manque flagrant de compassion pour son drame. Au réveil le petit-déjeuner inclus (€6) était constitué d'un morceau de baguette scindée en deux et légèrement grillé (sans doute la veille parce qu'il était froid) avec un petit casseau de confiture en plastique. J'ai allègrement repris la route direction Caen en suivant le même genre d'itinéraire qui laisse pantois, mais toujours sous l'emprise de l'envahisseur en gougoune qui bouffe des moules & frites.
J'ai traversé la Seine là où elle vient se jeter dans les bras de l'océan. À Caen, j'ai fait la connaissance d'un jeune couple de français d'origine laotienne fort sympathique, qui viennent d'ouvrir un petit comptoir de bouffe asiatique. Toute la famille y était. J'avais rendez-vous avec ma compatriote Hélène à Paris, mais les restes du château de Guillaume Le Conquérant valaient bien de passer une journée à Caen. J'ai fait mon entrée à Paris en passant par Versailles et j'étais débordant de joie en voyant Hélène tourner le coin de la rue François-Mouthon (avec un h). J'ai laissé Hélène à ces activités, non sans avoir joyeusement profité de cette rencontre pour goûter ensemble aux plaisirs parisiens.
J'ai rejoins mes idoles de voyage, Fred et Lulu, qui ont fait sensiblement le même genre d'expédition que celle que j'ai entreprise. Je suis chez eux comme dans un havre de paix à faire connaissance avec leurs amis et à fignoler mon équipage en suivant les conseils judicieux de Fred. Il m'aide énormément à remettre Fraülein au top et Lulu nous communique sa douceur de vivre. Je vais devoir quitter ce petit nid agréable bientôt, si je veux profiter pleinement du beau temps qu'il restera avant l'hiver, pour partir à la découverte de l'Italie ou de l'Espagne. Difficile de choisir... et pourquoi pas les deux?
7 commentaires:
Je me délecte de tes épisodes, tel un road-movie que je suis à distance.
A ton retour, j'espère trouver tes récits dans un recueil.
Bon vent, Jack Kerouac des temps modernes. Et comme l'aurait dit Steppenwolf :
''Get your motor runnin'
Head out on the highway
Lookin' for adventure
And whatever comes our way''
L'ami, je te salue bien bas.
Keep rockin'
Franck
C'est très facile de faire un commentaire
Wouah ! Berk et Brunville... c'est tordant ! Iras-tu aussi à Montcuq ?
C'est vraiment fascinant de te lire mon petit papa chéri, je t'aime fort fort !
p.s. je suis officiellement inscrite à des cours de conduite, je commence le 26 octobre et je devrais avoir mon permis avant la Tunisie :)
J'ai si hâte de partager une partie de tes aventures : ça va être fooouuu !!
bonne continuité dans ton périple
xx
C'est un plaisir de lire tes aventures, mais quand la créativité d'un commentaire me manque, je suis assidue à tes publications...ps: tu vois tu aurais du amener ta massothérapeute hihi...
A+
Si j'étais toi, j'opterais d'abord pour l'Italie, histoire de découvrir les racines de ton premier «grand Amour» : la très belle Rosetta! (après maman et moi bien sûr...).
Concernant ton petit accident, je te crois à 100% quand tu dis que tu roulais à 25km/h. Par contre, je demeure dubitative devant le «Étant EXTRÊMEMENT PRUDENT»... :-)
Je t'aime.
Bonjour Martin,
Me sembble que les nouvelles se sont faites attendre plus longtemps qu'à l'habitude, ce qui m'inquiétait qq peu (tu connais mon petit côté papa)...
Merci d'être de nouveau présent !
Amitiés,
Guy
Salut ma Poule, Bon Trip, j'aime te lire, et je travaille moins pis je bois plus, a partir de maintenant car en vacances.........
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