Dernière journée à Berlin, la magnifique, l'extravagante, la charmeuse, l'enjoleuse, la grunge, l'aguichante, la ville qui se prête à tous les qualificatifs possibles tellement on y trouve ce qu'on imagine et même ce à quoi on avait pas pensé. J'ai pris des millions de photos dans ma tête, imaginé pleins d'histoires dans ces lieux qui en sont déjà remplis. J'ai senti que je pourrais aisément m'y installer pour un mois, un an peut-être? J'ai adoré m'y perdre, rouler dans ces quartiers peu fréquentés par la faune touristique, mais habités d'une vie originale, parfois déjantée. Je commençais même à y avoir mes petites habitudes, une envie crue d'en faire partie. Même au moment de quitter Berlin, j'ai été saisi par son urbanité assumée, grouillante de paradoxes.
Bien sûr, les gens que j'y ai rencontrés ont grandement contribué à ce magnétisme irrésistible. Je garderai le souvenir d'une amitié profondément sincère et simple avec Andy et Connie. Leur générosité spontannée m'émeut beaucoup: l'appartement de Connie où je suis resté toute la semaine, les nombreux repas cuisinés ensembles, leurs amis qu'ils m'ont fait connaître, le percing que Connie a insisté pour me faire gratuitement et toutes ces excursions à moto avec Andy comme guide, j'en ai le coeur débordant de gratitude. Mouna, une amie d'Andy m'a même proposé son appartement pour un mois, le temps de ces vacances en Égypte avec les enfants. Caliméro était partant lui!
Mais voilà ! L'appelle de la route se fait entendre! J'ai soudainement envie d'écouter les champs qui poussent, de goûter l'air iodé des bords de mers, de déposer mes yeux sur des paysages différents, de quitter cette ville, pourtant idyllique, pour aller en découvrir une autre.
Et me voilà soudainement, poufff! Un coup de manette de gaz, à Hambourg ! Enfin presque... J'ai quitté Berlin à 9h ce matin. J'avais préparé mon itinéraire avec GPs afin de n'emprunter que des routes secondaires ou même tertiaires, aucune autobahn. Le soleil était au rendez-vous, température idéale, c'était une journée parfaite pour faire avaler des kilomètres à Fraülein. Mes yeux en ont profité pour remplir mon cerveau d'une multitude d'images villageoises pittoresques, de paysages campagnards gorgeous (jamais trouvé l'équivalent de ce mot en français). La nature étant à son paroxysme, débordante et généreuse, j'ai savouré goulument les effluves rurales, savant mélange de fleurs, de foin et de marde. Ce fut une journée, motocyclettement parlant, paradisiaque.
Berlin /Hambourg c'est comme Montréal/Québec. Mais en n'empruntant que les petites routes ça ajoute drôlement au temps nécessaire pour le trajet. J'ai donc fini par aboutir au centre de Hambourg vers 19h et c'est à ce moment-là que la pluie a décidé de s'ajouter au tableau. Il me fallait donc trouver vite un refuge confortable pour la nuit. Après avoir visité une bonne dizaine d'hôtels qui étaient tous complet et m'être fait dire autant de fois «Mais Hambourg est complet monsieur!» j'ai fini par apprendre que c'est un des plus gros weekend touristique de Hambourg en ce moment même! C'est une receptioniste compréhensive qui m'a aidé à trouver une chambre (enfin!) dans un petit hotel à environ 15 kms au sud de Hambourg et 2h30 plus tard. C'est donc humide, exténué et un peu perplexe quant à la durée de mon séjour ici que je vous dis Bonne Nuit! (rrrrrrrronnnnnnrrrrrrrrrrrhumfffffff...)